Cela fait bientôt deux ans que l’UMIH (Union des Métiers des Industries de l’Hôtellerie) se bat pour « faire des OTA de vrais partenaires commerciaux et non des fossoyeurs de l’hôtellerie ». Sur son site, l’union rappelle les différentes étapes :
- Juin 2012 : une saisine est déposée par la CEPC (Commission d’Examen des Pratiques Commerciales) pour dénoncer des clauses abusives dans le contrat d’adhésion imposé aux hôteliers,
- Juillet 2013 : saisine par l’UMIH de l’Autorité de la Concurrence pour rétablir le libre jeu de la concurrence,
- Septembre 2013 : Razzy Hammadi, qui préside la CEPC, souhaite faire « interdire la parité tarifaire » afin d’éviter qu’un « site de référencement » ne contrôle « les prix d’un établissement qui ne lui appartient pas ».
Des taux toujours plus hauts
Pour un hôtelier dont la réservation passe par un site de réservation en ligne (dont Booking.com et Hotels.com sont les leaders), la commission peut varier de 17 à 30% du prix de la location TTC ; des taux qui étaient bien plus bas il y a quelques années et qui sont en constante augmentation. C’est pourquoi lundi, la CEPC a estimé que les clauses de parité tarifaires étaient « frappées de nullité ».
Le Synhorcat (Syndicat National des Hôteliers Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs) estime qu’un « grand pas est franchi ». En effet ce n’est qu’une première étape puisque la décision de la CEPC, même si elle apporte « la lumière du droit sur les pratiques en cause », n’est que purement consultative. L’Autorité de la Concurrence devra prendre le relais et rendra sa décision d’ici quelques mois. Le même syndicat se félicite toutefois de la décision qui avait joué un rôle important en 2011 devant le Tribunal de Commerce de Paris où Expedia, Hotels.com et Tripadvisor avaient été condamnés pour pratiques commerciales trompeuses.
Plusieurs amendements à venir
Razzy Hammadi qui est également rapporteur socialiste à l’Assemblée nationale sur le projet de loi relatif à la consommation, « envisage de déposer en deuxième lecture des amendements allant dans notre sens », écrit l’UMIH. « L’objectif n’est pas de remettre en cause l’utilité des sites type hotels.com ou booking.com, ni leur efficacité, mais de remettre de la régulation », a expliqué ce dernier sur France Info. Suite au prochain épisode.
Annexe : les avis des consommateurs
Autre sujet, annexe mais très important pour les hôteliers : les avis en ligne de consommateurs. Ils sont devenus un critère très important pour s’attirer les bonnes grâces des consommateurs sur la toile. C’est pourquoi de nombreux cas de fraudes ont déjà été relevés.
Rappelons qu’en juillet dernier, l’AFNOR a publié une norme (NF Z74-501) pour lutter contre ces faux avis.